Monde du vin

La biodynamie en question

18/01/2025

Nous sommes toujours ravis d'apprendre qu'un producteur a obtenu la certification bio pour son vignoble, gage d'une culture et de pratiques soignées, le surcroît de soins et d'attentions à la vigne comme au chai ne pouvant qu'être bénéfiques à la qualité finale du vin.

Nous sommes en revanche plus circonspects quant à la revendication d'une culture en biodynamie selon les principes agricoles (influence des rythmes lunaires) édictés dans les années 1920 par l'anthroposophe Rudolf Steiner.

Les chercheurs de l'Université de Changins (Suisse, canton de Vaud) viennent de publier le résultat de 5 années de culture en biodynamie (préparats 500 bouse de corne et 501 silice de corne) d'une parcelle de chasselas, avec en référence une parcelle témoin en culture simplement bio.

Leurs conclusions sont sans appel : « L'analyse des propriétés physiques du sol, notamment la masse volumique apparente, la capacité de rétention d'eau, la stabilité structurelle et le volume des macropores, n'a révélé aucune différence significative entre les traitements biodynamiques et les traitements témoins au cours de la période d'étude ».

Avec un questionnement découlant de leurs conclusions : « L'absence d'avantages cohérents et significatifs des préparations biodynamiques dans notre étude soulève des questions quant à la valeur ajoutée de ces pratiques, surtout si l'on considère les coûts de production plus élevés associés à l'agriculture biodynamique, qui sont de 10 à 15 % supérieurs à ceux de la production biologique ».

De prochaines études ne tarderont pas à paraître pour infirmer ou confirmer celle-ci. À suivre...

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Mouton-Rothschild 2022

02/12/2024

Mouton-Rothschild vient de dévoiler l'étiquette de son nouveau millésime 2022.

Conçue par l'artiste français Gérard Garouste, celle-ci célèbre le centenaire de l'arrivée du Baron Philippe de Rothschild (1902-1988) au Château Mouton-Rothschild.

C'est en 1922 que la famille de Rothschild décide de confier à Philippe, alors âgé de 22 ans, la direction et la gestion du Château Mouton-Rothschild. Celui-ci s'y implique totalement, imposant dès 2024 que la mise en bouteille, jusque-là dévolue aux négociants, soit faite au Château, en totalité et sous sa seule responsabilité.

L'étiquette présente en triptyque le bélier (au delà de l'allusion avec Mouton qui signifie en fait 'petit mont', le bélier est symbole de courage et de volonté, ainsi que le signe zodiacal du Baron Philippe), la façade du chai de Mouton-Rothschild et le Baron Philippe.

Mouton-Rothschild 2022

Superficie des crus classés du Médoc depuis 1855

25/11/2024

La Revue du Vin de France (n°686 décembre 2024) a publié une très intéressante enquête de Jérôme Baudouin concernant l'évolution des propriétés médocaines classées en 1855.

De prime abord, il semble évident que les surfaces cadastrales des crus classés du Médoc se sont formidablement accrues depuis 1855. Avec quelques exemples éloquents tels Lascombes (Margaux) passé de 7,2 ha en 1855 à 120 ha aujourd'hui, ou plus récemment La Tour Carnet (Haut-Médoc) passé de 45 ha en 1999 à 230 ha aujourd'hui.

Toutefois, sur les 60 crus classés, 14 crus, soit près d'un quart, ont gardé la même surface de vignes qu'en 1855 :
- à Margaux : Dauzac, Pouget, Kirwan, Cantenac-Brown, Margaux
- à Saint-Julien : Lagrange, Beychevelle, Gruaud-Larose
- à Pauillac : d'Armailhac, Grand-Puy Ducasse, Grand-Puy Lacoste
- à Saint-Estèphe : Cos Labory, Calon-Ségur
- en Haut-Médoc : Cantemerle

et 6 crus ont augmenté leur surface de moins de 20% en 170 ans :
- à Margaux : Rauzan-Gassies, d'Issan, Palmer
- à Saint-Julien : Branaire-Ducru
- à Pauillac : Lynch-Moussas, Pontet-Canet

Sans parler du 3ème cru classé de Margaux Château Dubignon qui a disparu entre-temps, racheté et englobé en 1865 par un autre 3ème cru classé, Château Malescot-Saint-Exupéry.