Monde du vin

Comme chaque année La Revue du Vin de France récompense celles et ceux qui font vivre le vin.

Cette année c'est Claire Villars Lurton qui est nommée « Vigneronne de l’Année », pour l'ensemble de son travail et son engagement dans la biodynamie. Sur ses propriétés Ferrière et Haut-Bages Libéral, elle conduit la viticulture sans agents chimiques depuis plus de 20 ans, en préférant miser sur une meilleur biodiversité grâce à un travail minimal des sols, l'utilisation de couverts végétaux et l'agroforesterie. Bravo !

Avec une production de 20 millions d'hectolitres de vins d'appellation (AOP), la récolte 2023 en France a été normalement abondante, au niveau de celles de 2022, 2020 ou 2018, mais toutes les régions n'étant pas logées à la même enseigne.

Comparaison 2023/moyenne 2018 à 2022, source Ministère de l'Agriculture :

+ 63% dans le Jura, après une récolte déjà abondante en 2022 (+23%),
+ 52% en Champagne, où des mises en réserve sont prévues pour stabiliser les prix,
+ 20% en Bourgogne-Beaujolais, volume comparable à celui record de 2018,
+ 15% en Val de Loire, retour de l'abondance après deux années 2021 et 2022 faibles,

• dans la moyenne (entre +5% et -5%) en Corse, Languedoc-Roussillon, Savoie, Vallée du Rhône et Provence,

- 16% dans le Bordelais, en raison des attaques de mildiou de juin et juillet,
- 29% dans le Sud-Ouest, qui a cumulé mildiou, oïdium et sécheresse. L'appellation Cahors est la plus touchée avec à peine une demi-récolte.

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Dans le Monde, l'année 2023 aura été marquée par une production à son plus bas niveau depuis 1961 (!), permettant à la France de retrouver la première place mondiale devant l'Italie, l'Espagne et les U.S.A.

Comparaison 2023/moyenne 2018 à 2022, source O.I.V. sur 29 pays sauf la Chine (attendue début 2024) :

+ 14% en Nouvelle-Zélande,
+ 12% au Portugal,
+   9% en Russie,

• dans la moyenne (entre +5% et -5%) en Roumanie, U.S.A., France et Allemagne,

-   8% en Afrique du Sud,
- 13% en Italie,
- 18% au Chili,
- 19% en Espagne,
- 22% en Australie,
- 29% en Argentine,
- 50% en Grèce.

Les viticulteurs ukrainiens font preuve d'une aussi formidable résilience que le reste de leur peuple.

Comme par exemple Mme Tsybak, directrice du domaine Beykush, situé en bordure de Mer Noire à mi-chemin entre Odessa et Mykolaïv :

« Beykush est une exploitation viticole familiale qui ne s'étend que sur 13 hectares et qui est située à deux kilomètres de la zone occupée. Lorsque la guerre a éclaté l'année dernière, nous étions dans l'incertitude quant à nos perspectives viticoles et nous nous sommes consacrés à l'entretien des vignobles. Septembre 2022 a donné des raisins de grande qualité grâce à un temps sec et chaud, sans problème dans les vignes. Compte tenu du succès de l'année dernière, nous prévoyons d'augmenter notre production de 20 % cette année, grâce à deux hectares supplémentaires qui arrivent à maturité, malgré les missiles qui nous survolent ».

Pour autant, il reste aujourd'hui moins de 100 exploitations viticoles en activité en Ukraine, contre 180 il y a 18 mois.