Monde du vin

La descente d'air polaire en milieu de semaine dernière a balayé toute la France et occasionné d'importantes destructions dans les vignes et vergers.

Plus que l'intensité du froid, c'est l'étendue (du nord au sud de l'hexagone, Corse comprise) et la durée (trois matinées consécutives) qui rendent ce gel de printemps exceptionnel :

• le 6 avril : -5,0°C à Blois, -4,9°C à Chalon sur Saône, -4,8°C à Angers...

• le 7 avril : -5,4°C à Chalon sur Saône, -4,9°C à Tusson (Cognac), -3,2°C à Vendays (Médoc)...

• le 8 avril : -5,5°C à Prades (Hérault), -4,6°C à Castillon, -4,4°C à Mâcon, -4,2°C à Avignon...

Les dégâts sont sûrement considérables, d'autant plus que le développement des vignes avait été accéléré par la bouffée de chaleur estivale des derniers jours de mars (26,0°C à Paris le 31 mars).

Le bilan final de ces gelées - et de celles en cours cette semaine - ne sera pas connu avant une quinzaine de jours quand les bourgeons repartiront (ou non ?) en végétation. Mais nous savons dès à présent que l'appellation Côte Rôtie a été dévastée avec des pertes attendues de -70% à -90%.

Deux études ont récemment démontré un effet protecteur des composés du vin contre le coronavirus :

- des chercheurs américains ont découvert, en janvier dernier, que les polyphénols présents dans le raisin et dans le vin empêchent le virus de se fixer sur les cellules humaines (www.vitisphere.com/actualite-93118).

- plus récemment, l’Université de médecine de Taïwan a mis en lumière que les tanins du vin inhibent deux enzymes clés du virus, ce qui l'empêche de pénétrer dans les tissus cellulaires (www.vitisphere.com/actualite-93368).

Pas de conclusion hâtive quant aux bienfaits d'une solution hydro-alcoolique en usage interne...

Le Ministère de l'Agriculture [source Agreste] a publié la quantité de produits phytopharmaceutiques utilisée par unité de surface dans les vignes durant l'année 2016.

Voici les résultats par région viticole (IFT = indicateur de traitement) :

• 21,50 IFT en Champagne, pénalisée par son sol crayeux qui retient l'humidité
• 18,00 IFT en Bourgogne
• 16,40 IFT en Beaujolais
• 15,50 IFT dans le Gers (Armagnac)
• 14,70 IFT en Charente (Cognac)
• 14,30 IFT en Bordelais
• 13,60 IFT en Alsace
• 13,10 IFT en Val de Loire
• 12,20 IFT en Dordogne

Puis viennent les régions méditerranéennes, favorisées par leur climat plus chaud, sec et venté, moins propice au mildiou et à l'oïdium :

• 10,60 IFT en Languedoc
•   8,90 IFT en Provence et Rhône méridional (Châteauneuf du Pape)
•   7,60 IFT dans les Bouches du Rhône (Bandol)
•   6,90 IFT en Roussillon